42 MORTS, 0 RESPONSABLE
L'analyse des journaux espagnols au cours des jours qui ont suivi le déraillement tragique du métro de Valence ce lundi 3 juillet dernier. Selon le ministre régional des Transports, ce métro qui a déraillé dans un virage roulait à 80km/h au lieu de 40km/h normalement.
Le déraillement du métro de Valence ce lundi 3 juillet a causé 42 morts. C’est, pour ce type d’accidents, le bilan le plus lourd de l’histoire de l’Espagne. Les quotidiens espagnols ont publié des dizaines de pages tout au long de la semaine pour tenter d’expliquer le drame et d’en tirer quelques conclusions.
Le conducteur du métro faisant partie des victimes mortelles, c’est l’examen de la boîte noire qui a permis de savoir que le train roulait à 80 km/h dans un virage dangereux, soit deux fois la vitesse autorisée. Le levier de vitesse était enclenché à fond, ce qui a conduit la compagnie de métro à penser que le machiniste s’est endormi ou a subi un malaise.
Les abondants témoignages d’usagers habituels publiés par les médias espagnols soulignent le mauvais état de la ligne 1 du métro valencien ainsi que la fréquence des incidents. Si tous les journaux s’accordaient à exiger une enquête approfondie sur le drame, leurs positions sont bien différentes quant à la possible responsabilité des pouvoirs publics.
Au lendemain du drame, tous les quotidiens nationaux demandent une enquête dans leurs éditoriaux : « La tragédie de Valence exige une enquête complète », titre El País. « Enquête et solidarité », demande La Vanguardia. « Solidarité et enquête », répond comme en écho El Periódico de Catalunya. Le journal ABC, tout en jugeant que « l’urgence, c’est d’abord de s’occuper des victimes », plaide également pour « une enquête complète ». Seul El Mundo demande déjà des comptes à l’administration régionale (dirigée par le Partido Popular, de droite) et intitule son éditorial : « une ligne [de métro] marquée par la polémique ».
Au fur et à mesure de la semaine, les deux journaux de droite, le conservateur ABC et le sensationnaliste El Mundo, vont continuer seul à seul le débat de savoir s’il faut s’en prendre aux pouvoirs publics.
« C’est une grave irresponsabilité que de parler avant l’heure de lignes de métro polémiques, en insinuant la négligence de la Generalitat [le gouvernement régional] de Valence et en semant la suspicion entre les citoyens », accuse ABC le mercredi. « La question est de savoir pourquoi la Generalitat de Valencia n’a pas approuvé le projet de modernisation de la ligne 1 il y a quelques mois, pourquoi elle a maintenu en place un vieux système de sécurité incapable de palier à une défaillance humaine », poursuit El Mundo. « Les critiques contre [le président de la Generalitat, Francisco] Camps sont hors sujet », répond le lendemain ABC.
Samedi la presse espagnole parlait encore de Valence, mais pour saluer l’arrivée du Pape dans cette ville, « une visite au milieu de la douleur », décrit El País.
Régulièrement, Mathieu de Taillac, journaliste français à madrid, livre en exclusivité pour le Blog de EnEspagne.com une chronique de l'actualité espagnole.
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publié par EnEspagne.com à 12:43 AM
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