GUEULE DE BLEU
L'Espagne au lendemain de la victoire française face à la sélection espagnole en huitièmes de finale de la coupe du monde de football (Allemagne 2006)
Dur réveil ce mercredi matin pour les supporteurs espagnols. Le pays entier y avait cru : après son sans faute en première phase, la sélection espagnole, la roja, récolterait davantage que l’enthousiasme et la condescendance internationale. Devant les écrans géants installés sur deux des places centrales de la capitale, Sol et Colón, les dizaines de milliers de supporteurs peinturlurés de rouge et de jaune scandaient «Sí, sí, sí, ¡vamos a Berlín!» («Oui, oui, oui, on va à Berlin !»).
Las, le onze espagnol a montré face aux tricolores «L’Espagne de toujours» pour El País, «L’impuissance de toujours», pour El Mundo, ou encore «L’histoire sans fin» pour ABC. La frustration est grande face à l’impression que l’histoire se répète comme une fatalité. La presse rappelle qu’à chaque coupe du monde, l’Espagne suscite l’enthousiasme et fait preuve de qualité, mais échoue «dès qu’elle joue un vrai match», comme résume cruellement El País. L’élimination habituelle en quarts de finale est devenue un sujet de plaisanteries en Espagne. Mais, comme l’écrit El Mundo dans son éditorial, «Cette fois nous n’avons même pas attendu les quarts de finale pour mourir».
Dans l’ensemble bons perdants, les journaux soulignent les vertus de la maturité française face à l’inexpérience espagnole. Seul le coup franc à l’origine du deuxième but français a du mal à passer. La faute sur Henry, qui porte les bras à la tête alors qu’il n’a pu être touché qu’à la jambe, est perçue comme imaginaire.
Pour se consoler, les amateurs se tourneront vers les journaux sportifs, As: «C’était beau tant que ça a duré», ou Marca «Ne pleure pas», en énorme sur la une ; et en sous-titre, «Nous avons une équipe et nous reviendrons».
Une équipe oui, mais un entraîneur ? La question du départ de Luis Aragonés est posée dans la presse. Le sélectionneur a précisé «Je resterai si les supporteurs et la fédération le veulent». Marca prend Aragonés à son propre jeu, et avance six noms pour un possible remplaçant, «Si Luis ne continue pas»…
Régulièrement, Mathieu de Taillac, journaliste français à madrid, livre en exclusivité pour le Blog de EnEspagne.com une chronique de l'actualité espagnole.
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publié par EnEspagne.com à 1:15 PM
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